Les musiques actuelles un atout pour participer à l’évolution des politiques publiques !

En quelques décennies, les musiques actuelles se sont vus progressivement reconnaître d’abord par les collectivités territoriales, puis par l’Etat. Même si leurs prises en compte restent encore largement en deçà d’autres disciplines artistiques considérées comme plus « légitimes », le soutien public aux musiques actuelles signe leur intégration aux politiques publiques – une reconnaissance à la fois recherchée mais aussi redoutée par les acteurs toujours soucieux de leur indépendance. Force est de constater qu’ainsi notre secteur a pu largement se professionnaliser ces dernières années, et qu’il bénéficie aujourd’hui de nombreuses compétences. L’enjeu, pour nos partenaires, l’Etat et les collectivités, est de trouver les leviers permettant de mobiliser ces compétences pour faire face aux défis auxquels collectivement nous sommes confrontés.

La liberté d’expression, l’exercice des arts, l’éducation artistique et culturelle sont des enjeux majeurs auxquels nous, acteurs de la filière musicale, sommes attachés. Préserver des politiques culturelles ambitieuses est absolument nécessaire, et pour ce faire, il faut être prêt à les rénover, à les adapter à la réalité des modes de vies et aux attentes actuelles des populations. Il est essentiel aujourd’hui d’imaginer des dispositifs vertueux qui permettent d’irriguer l’ensemble des territoires, en s’appuyant sur des écosystèmes de proximité. Il est aussi essentiel de rendre toujours plus effective la solidarité et la coopération au sein même de notre secteur. Ce travail ne peut se faire que dans la confiance, le dialogue et la réciprocité, en mettant en place des outils de concertation, d’observation et de diagnostic partagé. Nous nous sommes déjà engagés dans ces démarches avec nos partenaires publics, à travers les Solima*, et d’autres processus de concertation territoriale ou de co-construction qui nous semblent indispensables pour  décloisonner, sortir des habitudes et penser les transversalités.

Les défis auxquels sont confrontées nos entreprises sont de natures extrêmement différentes. Répondre à des aspirations sociales, artistiques et culturelles en mouvement constant, explorer de nouvelles activités, construire des modèles économiques, trouver des formes d’organisations adaptées, s’adapter aux enjeux numériques et environnementaux, adopter des pratiques responsables vis-à-vis de leurs publics, usagers, clients, bénéficiaires, de leurs salariés et de leurs partenaires,… Notre filière musicale doit franchir aujourd’hui une nouvelle étape de son développement. Les expérimentations doivent être nourries. Les expériences doivent se confronter. La filière, et son réseau de compétences, doit de ce point de vue être animées et accompagnées. Nos enjeux sont au carrefour de nombreuses politiques publiques : économiques, sociales, environnementales, sanitaires, éducatives, de jeunesse, de coopération internationale, de tourisme, d’attractivité… Des passerelles doivent continuer d’être construites. Des articulations trouvées. Des transversalités favorisées, à tous les niveaux. Du fait de leur histoire spécifique, les musiques actuelles portent en elles une véritable culture de la coopération et de la co-constrution, ingrédients indispensables pour élaborer avec les collectivités et l’Etat, de nouveaux possibles pour les populations en matière culturelle.

 


(*) Colima : Schéma d’Orientation pour le développement des Lieux de musiques actuelles